L’EAU, UNE RESSOURCE INDISPENSABLE : 3 TÉMOIGNAGES

GROUPE MAÏSADOUR
Maïsadour agit depuis de nombreuses années pour favoriser une gestion responsable de l’eau sur ses territoires : nouvelles pratiques culturales, nouvelles variétés, outils de pilotage... Voici 3 témoignages sur des projets actuellement menés par la Coopérative, mais aussi par ses adhérents.

« S’inscrire dans une démarche d’agriculture régénératrice »

Maïsadour : Quels sont les axes de recherche prioritaires de la R&I pour accompagner nos adhérents ?

Fabien Skiba : Le premier axe, c’est le pilotage de l’irrigation.

Maïsadour développe et déploie des outils digitaux auprès de ses adhérents. « Irri’Farm » en est un exemple concret : il permet, grâce à des capteurs intelligents, de suivre et de réguler son irrigation.

Fabien Skiba
Fabien Skiba, Directeur Recherche & Innovation (R&I) du Pôle agricole de Maïsadour

Un réseau de pluviomètres « Weenat » peut y être connecté pour fournir des données en temps réel. L’ensemble permet ainsi de s’adapter aux conditions climatiques pour répondre aux besoins spécifiques des cultures.

Le Groupe expérimente aussi des stratégies d’irrigation durables. Les premiers résultats d’un essai, mené en 2022, de pilotage de l’irrigation avec des volumes limités sont prometteurs.

Enfin, en matière d’irrigation, nous étudions également des solutions d’avenir comme l’utilisation d’images satellitaires ou d’images radar.

L’objectif de cet axe est de fournir la bonne quantité d’eau au bon moment, pour maximiser le rendement.

M : Et le second axe ?

F.S. : « Inventer » les cultures de demain, grâce à la recherche variétale en amont. Le département R&I de MAS Seeds (Pôle Semences) travaille ainsi à la création de variétés de cultures avec une meilleure capacité d’adaptation aux sécheresses (résistance à la chaleur, besoins en eau…).

M : Quel est le but de ces recherches ?

F.S. : L’ensemble de ces recherches s’inscrivent dans une démarche plus globale d’agriculture régénératrice, en promouvant auprès des agriculteurs des pratiques respectueuses de l’environnement.

Nous sommes plus que jamais mobilisés sur cet enjeu d’avenir. Au mois de septembre, une apprentie nous rejoindra pour plusieurs années afin de travailler sur la gestion de l’eau dans les exploitations agricoles.

Gilles Dufau, adhérent
Gilles Dufau, adhérent à Duhort-Bachen, président de l'ASA de Duhort-Bachen

« Le monde agricole a fait de grands progrès »

Maïsadour : Qu’est-ce que le lac du Lourden ?

Gilles Dufau : Le lac du Lourden – ou retenue du barrage de Duhort-Bachen – est une retenue collinaire mise en eau en 1987. Il a pour but d’assurer le maintien d’un niveau d’eau minimum de l’Adour en période estivale. Son eau est donc utile aux agriculteurs, mais aussi à l’ensemble de la population.

M : Qu’est-ce qu’une ASA (Association syndicale autorisée) et quelle est son utilité?

G.D. : Une Association syndicale autorisée est un collectif d’irrigants. L’ASA de Duhort-Bachen, que je préside, permet une utilisation commune et organisée des installations de la

retenue (pompage, acheminement…) et de mutualiser les investissements. Chacun de ses adhérents souscrit une surface et un volume d’eau correspondant. Sans l’ASA, certains adhérents n’auraient jamais eu d’accès à l’eau et certaines cultures n’auraient pas pu voir le jour dans le secteur.

M : L’inquiétude autour de l’eau s’est-elle renforcée?

G.D. : Nous avons en effet des épisodes de plus en plus intenses, que ce soit en pluie ou en sécheresse. On sait ce que l’avenir nous réserve. L’année 2022 a été très compliquée : à la fin de la saison, le lac était au culot de réserve, c’est-à-dire à 10% de remplissage. Je regrette qu’on ne puisse pas stocker davantage, il faut arriver à retenir l’eau qui tombe l’hiver.

M : Vos pratiques se sont-elles adaptées?

G.D. : Le monde agricole s’est déjà beaucoup adapté et il a fait de grands progrès. J’ai vu une vraie évolution que ce soit dans l’agriculture de précision, dans les pratiques…. La gestion de l’eau est bien plus précise et suivie qu’il y a quelques décennies. L’eau est mieux utilisée : le matériel a progressé, les logiciels d’agriculture connectée permettent de mieux gérer nos apports en eau.

M : Comment préparer l’avenir?

G.D. : Je pense que la solution réside dans le sol. C’est le capital le plus important d’un agriculteur. On doit conserver et entretenir notre sol pour qu’il ait moins besoin d’eau et l’utilise mieux lorsqu’il en dispose. Par exemple, sur notre exploitation, on ne laboure plus depuis 20 ans, on travaille les couverts végétaux, des pratiques simplifiées…  

M : Qu’est-ce que peut vous apporter Maïsadour?

G.D. : Je discute souvent avec mon technicien et je m’informe des essais menés par Maïsadour. Le travail des groupes coopératifs, aux côtés des autres acteurs, est essentiel pour sensibiliser les agriculteurs et accompagner leur changement de pratiques.

« Une retenue d’eau, c’est un cercle vertueux pour l’écologie »

Maïsadour : Pouvez-vous nous expliquer votre projet ?

Michaël Dolet-Fayet : Mon projet consiste en l’extension du lac de retenue collinaire créé sur l’exploitation il y a quelques années. Il permettra d’arroser 30 hectares supplémentaires et d’augmenter la surface en kiwis. Plutôt que d’investir dans du foncier non-irrigué, je préfère optimiser le terrain que j’ai déjà.

Une retenue d’eau, c’est un cercle vertueux pour l’écologie. En captant les eaux de ruissellement, elle atténue les risques d’inondation. Elle permet aussi de récupérer les eaux de drainage lorsque j’arrose mes kiwis au printemps. Ainsi, j’optimise au maximum l’utilisation de l’eau.

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Michaël Dolet-Fayet, adhérent à Pouillon et Vice-président délégué

M : Comment ce projet a-t-il été mené ?

M.D-F. : J’ai travaillé avec la Chambre d’agriculture pour monter le dossier et j’ai également fait appel à un cabinet qui s’est occupé des études techniques, des demandes d’autorisation… Pour rentabiliser cet investissement, je suggère d’avoir des cultures à forte valeur ajoutée. Grâce à l’irrigation, beaucoup de cultures s’ouvrent à nous : asperges, semences, légumes, kiwis…

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